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Stigmatisation - F ton stigma

Stigma - F that Stigma

De quoi s’agit-il?

La charge de la stigmatisation est, toujours à notre époque, excessivement lourde pour les individus qui doivent lui faire face et la porter avec eux. Afin d’alléger la souffrance qu’elle engendre sur toutes les sphères de vie d’un individu, il est primordial de comprendre; l’essence de ce phénomène, ces impacts et implications, ainsi que des moyens qui permettent de lutter contre ce concept qui ne devrait plus avoir sa place de nos jours.

De manière globale, la stigmatisation consiste en la critique et la dévalorisation publique d’une personne en raison d’une caractéristique qu’elle possède et qui est jugée comme étant défavorable, nuisible et/ou redoutée. Elle est généralement exercée par un groupe se croyant en position de supériorité et établissant certaines normes sociales, à l’égard d’une personne ou d’un autre groupe qui lui est alors jugé inférieur en raison d’une divergence aux normes établies.

D’après le modèle théorique de Link et Phelan (2001)1, la stigmatisation consiste en un mécanisme impliquant plusieurs autres concepts qui sont à la fois liés entre eux et qui se suivent en étapes. La première consiste en l’étiquetage, c’est-à-dire que certaines différences sont relevées et distinguées chez un individu. Ces différences peuvent se baser sur l’apparence physique (entre autres; la couleur de peau, un surpoids, un handicap physique apparent, une maladie affectant l’apparence), les différences comportementales et psychologiques (entre autres; troubles mentaux, dépendances, neurodivergences) et également, non exhaustivement; l’appartenance culturelle et politique, la religion, la nationalité, l’ethnie, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre. Suivent ensuite les stéréotypes négatifs et les préjugés, soit l’attribution de défauts et de négativité à l’endroit des personnes qui ont été marqué d’une certaine caractéristique. Les stéréotypes et les préjugés qui en découlent sont la plupart du temps basés sur des informations non véridiques qui proviennent de connaissances et d’expériences limitées. La représentation faite de l’autre est alors déshumanisante puisqu’elle ne se ramène qu’à certaines de ses caractéristiques et non à son identité dans son ensemble. La troisième étape consiste en la séparation, soit la dissociation entre les individus qui font partie de la « norme » ou du groupe « dominant, de ceux qui sont étiquetés par une caractéristique jugée comme étant néfaste et c’est alors là que la mentalité « eux contre nous » surgit. Ce n’est toutefois qu’à la prochaine étape que cette mentalité se matérialise et se concrétise malheureusement davantage, lors de la discrimination. Il y a alors là des actions injustes et négatives qui sont mises en place pour désavantager les individus ou groupes jugés comme minoritaires et inférieurs. La discrimination va perpétuer l’oppression, soit la domination d’un groupe sur un autre et la création d’inégalités, ainsi que la marginalisation et l’exclusion sociale des membres de ces groupes. Cette exclusion peut contribuer à aggraver la santé mentale et physique des individus, puisque ces derniers auront alors beaucoup de difficulté à rechercher et trouver des ressources pouvant leur venir en aide. Il y a finalement une privation de pouvoir social, soit une perte de statut social des individus au sein de la société. Ainsi, lutter contre la stigmatisation implique une lutte contre chacun de ces éléments qui y contribuent.

Un élément qu’il ne faut également pas omettre dans cette lutte est que la stigmatisation peut se produire à différents niveaux, soit au niveau de la population globale, au sein d’une communauté ou d’un groupe plus restreint, au niveau institutionnel/structurel et au niveau personnel, dans ce dernier cas, on fait alors référence à de l’auto-stigmatisation, qui est une des conséquences de la stigmatisation avant d’en être une sous-catégorie. L’auto-stigmatisation survient lorsqu’une personne acquiesce aux stéréotypes, aux préjugés et à la discrimination qu’elle subit.

Afin d’éviter de subir du jugement et de la discrimination, certaines personnes vont toutefois plutôt, lorsqu’il est possible de le faire, dissimuler volontairement des caractéristiques qu’elles croient nuisibles en raison de l’opinion du groupe « dominant ». On se réfère alors à une identité stigmatisée dissimulée2. Des composantes importantes de ce concept sont, en premier lieu, le stigma anticipé, soit le degré avec lequel les individus « minoritaires » pensent qu’ils vivraient de la stigmatisation par le groupe « majoritaire » si la caractéristique dissimulée en venant à être divulguée. Et, en second lieu, le stigma culturel, soit le degré avec lequel la caractéristique est dévaluée socialement. Ces deux composantes possèdent un impact direct sur la santé de la personne et le stigma anticipé possède un lien étroit avec la détresse psychologique, soit la présence ou le développement de symptômes dépressifs et/ou anxieux2.

 

Comment agir?

Un des concepts les plus primordiaux dans la lutte contre les impacts sociaux négatifs est l’empowerment. C’est par ce mécanisme que les gens gagnent, entre autres, plus de contrôle sur leur propre vie et plus de de participation politique dans la communauté3. Deux éléments qui favorisent grandement l’empowerment sont; la promotion de la diversité, ainsi que le soutien social et la solidarité4, ce dernier élément étant un facteur particulièrement important dans la protection contre le stress vécu5.

De manière plus concrète, il s’agit par exemple d’agir sur chacun des éléments du mécanisme de la stigmatisation discuté plus tôt. Il faut lutter contre l’étiquetage négatif, les stéréotypes et les préjugés, entre autres en ne relevant pas les caractéristiques des individus à des moments impertinents. Il ne s’agit également pas de nier la présence de différences, mais plutôt de les souligner, lorsque nécessaire et pertinent, de manière positive, en employant une terminologie adéquate et respectueuse. Il est aussi important de se sensibiliser, se renseigner et de s’éduquer sur ces caractéristiques de manière bien intentionnée et de partager ces connaissances auprès des membres de sa communauté et également auprès des individus occupant une position de pouvoir, au sein d’une institution par exemple. Il faut de plus éviter la déshumanisation en n’attribuant pas à une caractéristique, une place plus importante dans la vie d’une personne que cette dernière lui établie elle-même. L’identité des individus ne repose pas sur une de leur caractéristique, ou un de leur trait ou encore sur une de leur problématique. Également, l’accent doit être mis en priorité sur les ressemblances entre les gens et leur faire de la place, afin de les inclure dans la communauté.

 

1. Lien, BG, & Phelan, JC (2001). Conceptualiser la stigmatisation. Revue annuelle de sociologie , 27 , 363 385. http://www.jstor.org/stable/2678626
2. Quinn, DM et Chaudoir, SR (2009). Vivre avec une identité stigmatisée dissimulable : l'impact de la stigmatisation anticipée, de la centralité, de la saillance et de la stigmatisation culturelle sur la détresse psychologique et la santé. Journal de la personnalité et de la psychologie sociale , 97 (4), 634–651. https://doi.org/10.1037/a0015815
3. Perkins, DD, & Zimmerman, MA (1995). Théorie, recherche et application de l'autonomisation. Journal américain de psychologie communautaire , 23 (5), 569–579. https://doi.org/10.1007/BF02506982
4. Foster-Fishman, PG, Berkowitz, SL, Lonnsbury, DW, Jacobson, S. & Allen, NA (2001a). Renforcer la capacité de collaboration dans les coalitions communautaires : un cadre de révision et d'intégration, American Journal of Community Psychology , 29, 241–61
5. Lin, N., Simone, R., Ensel, WM et Kuo, W. (1979). Soutien social, événements stressants de la vie et maladie : un modèle et un test empirique. Journal de la santé et du comportement social, 20, 108-119
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      Notre collaboratrice Chadia Boucher

      Chadia (elle), est passionnée par la santé mentale. Elle est sur le point d'obtenir son diplôme en psychologie à l'Université de Montréal avec l'intention de poursuivre ses études en neurosciences cognitives. Elle a travaillé avec des enfants neurotypiques et neurodivergents, des personnes de tous âges ayant des handicaps physiques et/ou mentaux et des personnes souffrant de troubles mentaux.