Quelle belle invitation de Hangar South, que celle de parler de santé mentale avec mon angle ostéopathique ! Je m’appelle Julie Richard, je suis ostéopathe D.O et je me suis spécialisée en santé mentale. C'est avec plaisir que je passerai un moment avec vous à vous parler de mes passions...

Les humains ont toujours été ma matière première. J’ai d’abord été intervenante psychosociale; puis je me suis embarqué dans la belle aventure de devenir l’ostéopathe que je suis aujourd’hui. Quiconque travaille avec des humains le sait : on baigne dans les pensées, les émotions, les perceptions… En fait, il n'est pas nécessaire d'en faire un métier ; vivre avec les autres, et même avec soi-même, c'est nager quotidiennement dans ces eaux-là !  

Parfois, quand on pense à quelque chose, une émotion apparaît. Et souvent, cette émotion amène notre corps à se déposer, se détendre, ralentir. S'ouvrir même. On savoure. Le moment est magique ou simplement confortable, on se surprend à soupirer de bonheur. Quand on est en confiance, on se positionne physiquement différemment. Savez-vous à quoi je fais référence ? L'avez-vous remarqué ? L'avez-vous ressenti ?

Mais parfois, c'est l'inverse. Une peur ou une tristesse se pointe et tout à coup, le corps change, s'adapte. Cela peut être un simple courriel désagréable, une réunion importante mais des douleurs apparaissent... On peut avoir l'impression que notre cœur s'arrête ou se serre, que notre corps se vide. Tous nos muscles se tendent pour être prêts à affronter une situation d'urgence, un danger. La respiration peut être plus courte, plus superficielle. La gorge peut devenir serrée, comme si elle retenait toute l'émotion afin de l'empêcher d'entrer, ou de sortir et transparaître. Les épaules sont tellement tendues que ça monte en mal de tête. Les pensées peuvent tourner dans notre tête, rendant le sommeil plus difficile. Pour certains, l'appétit disparaît, tandis que pour d'autres, manger devient un moyen de se sentir plein de "quelque chose", quand on se sent vide à l'intérieur.

Bref, c'est le corps qui transforme la perception de ce qui se passe par notre cerveau en quelque chose d'autre. En substances biochimiques. En influx nerveux. En contraction. Et ça devient tangible, on ressent l'émotion partout, elle nous habite et prend possession de nous physiquement.

C'est ce qui m'a intrigué, assez pour retourner aux études; pour mieux comprendre ce qui se passe quand ce phénomène se produit, mais aussi pour explorer des moyens concrets d'aider les gens autrement. Cela a été mon sujet de recherche d’étude final : utiliser de nouvelles portes d'intervention en santé mentale via l’ostéopathie... Et ça en valait la peine ! Quand on passe par le corps directement, les résultats sont différents et presque instantanés. Ils démontrent que ça vaut la peine d'essayer de passer par le corps pour aider le mental à se libérer aussi, pour mieux gérer les symptômes et les causes.

Maintenant qu’on se connait mieux et que la table est bien mise, je vous parlerai la prochaine fois de mon mémoire d'ostéopathie sur le lien entre le T.A.G. (trouble anxieux généralisé) et les troubles digestifs. Ce sera un peu plus technique mais c'est passionnant, promis! 

D’ici là, je vous invite donc à inclure des mains ostéopathiques dans votre trousse de secours en santé mentale.

Au plaisir de vous rencontrer virtuellement ou en clinique,

par Julie Richard, ostéopathe DO