On a tous de mauvaises passes. Certaines plus rough que d’autres. Durant l’une de celles-ci, ma psy m’a recommandé de méditer.
Je l’avoue, d’emblée j’étais fermée à l’idée. Je m’imaginais habillée d’une toge blanche d’une pureté exceptionnelle, réciter des mantras à une force supérieure afin qu’elle vienne soulager mes angoisses et même, qui sait, me permettre de léviter sur un nuage. Si ce dernier scénario ne semblait quand même pas pire intéressant, j’avais décidé d’avance que la méditation n’était pas pour moi. C’était pour les fanatiques de religion, ou les personnes dotées d’une spiritualité développée.
J’ai quand même essayé. Parce que t’sais, quand ça ne va pas bien, un moment donné, il faut trouver le moyen d’aller mieux. J’ai visualisé, j’ai respiré, mais j’étais bornée. Ce n’était pas pour moi.
Pourtant, c’est prouvé depuis très longtemps que la méditation a des bienfaits formidables[1].
- Elle réduit le stress, en améliorant entre autres la sécrétion de cortisol.
- Elle diminue les risques de rechutes d’épisodes dépressifs.
- Elle améliore la capacité d’attention.
- Elle préserve la mémoire.
- Elle joue un rôle positif sur la santé physique.
Les années ont passé depuis mes essais infructueux. Puis… une nouvelle mauvaise passe s’est glissée à mon horaire, bousculant mon quotidien, fragilisant ma santé.
Allez savoir pourquoi, j’ai décidé que j’allais redonner une chance à la méditation. J’ai opté pour la technique de la pleine conscience, afin de me concentrer sur l’ici et le maintenant. J’ai tenté une première séance de dix minutes, qui m’a apporté une certaine sérénité.
Le lendemain, comme je n’avais pas haï mon premier essai, j’ai enfilé une nouvelle session. J’ai fait de même le surlendemain et le jour d’après. Je ne pouvais le nier : la méditation avait du bon. Je me sentais (même si c’était pour quelques minutes seulement) plus calme, plus posée.
Une mauvaise passe étant ce qu’elle est, la motivation est venue un jour à manquer. J’ai sauté une séance, puis une deuxième. Alors que je faisais une promenade dans un boisé pour tenter de me calmer les nerfs, je me suis forcé à m’asseoir et à faire l’écoute d’une méditation enregistrée dans une application sur mon téléphone.
J’ai regardé le soleil de fin d’après-midi faire briller les feuilles. J’ai senti l’odeur réconfortante de la mousse au sol. J’ai ressenti le vent sur mon visage. Puis, j’ai fermé les yeux, comme me le dictait la voix dans mes écouteurs.
Quelques minutes plus tard, la grosse boule que j’avais dans la poitrine avait diminué. En ouvrant les yeux, j’étais un peu plus en paix.
À une quinzaine de mètres de moi, j’ai aperçu un cerf sur le sentier. C’était la première fois que j’en voyais un dans cette forêt. Il a levé la tête, m’a regardé, et est reparti d’un pas lent, tranquille.
J’ai alors repensé à cette ancienne version de moi qui croyait que la méditation était une religion, ou un genre de culte. Ce jour-là, entourée par la nature, j’ai compris que cette pratique pouvait m’apporter quelque chose. La méditation permet d’apprécier le quotidien, et parfois même, d’y ajouter une certaine touche de magie.
par Alex Beausoleil
[1] 5 bienfaits de la méditation, Mélanie Darveau, Université Laval, 2016 http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/5-bienfaits-de-la-meditation/