Je viens de me poser dans le lounge de l’aéroport Trudeau, en route vers un petit road trip en Europe. Fraîchement sorti de cette merveilleuse expérience, je me suis dit que le timing est parfait pour vous parler de ma nuit magique. 

Tout d’abord, c’est quoi l’ayahuasca? 

L'ayahuasca, c’est une boisson rituelle millénaire utilisée par les peuples autochtones d'Amazonie. Ce rituel a gagné en popularité au courant des dernières années en tant que moyen puissant d'exploration de l'esprit et surtout de guérison intérieure. C'est avec une combinaison d'excitation et d'appréhension que je me suis lancé.e dans ma première expérience avec cette plante sacrée.

Si vous avez lu mes articles précédents, vous savez que je suis une personne anxieuse. Après plusieurs recherches, questions, rencontres avec le chaman et du feed-back de mon conjoint qui a testé le rituel à deux reprises, je me suis ‘’mindé.e’’ à essayer. 

Le voyage commence

J'ai choisi une nuit avant de partir en vacances pour vivre cette belle aventure. J'ai été merveilleusement guidé.e par un chaman expérimenté. Mon voyage intérieur a commencé par une préparation minutieuse, à la fois physique et mentale. Je me suis préparé.e physiquement par un régime alimentaire pendant la semaine avant la cérémonie. Le jour J, pas de café, pas de sucre et pas de nourriture après 13h. Pour ma préparation mentale, j’ai effectué une rencontre téléphonique avec le chaman afin de discuter de mes intentions, de ce que je voulais accomplir pendant le rituel. 

La nuit tant attendue est finalement arrivée à 21h. Nous sommes donc arrivé.e.s avant le début de la séance afin de faire connaissance avec les autres participant.e.s à 20h. Que de belles personnes et conversations. Des gens à la recherche d’exploration intérieure, de tous les horizons. Cette étape, selon moi, a été essentielle au bon déroulement de la soirée/nuit. 

Apres de superbes conversations sur l’acceptation radicale, nous nous sommes assis sur nos matelas en attendant sereinement le début. Quelques indications plus tard, nous avons bu la potion épaisse et amère, préparée à partir de deux plantes : la liane banisteriopsis caapi et les feuilles de psychotria viridis. Note : si vous prenez déjà de l’ashwagandha, vous ne trouverez pas le goût si surprenant. J’ai personnellement même apprécié. Notre chaman possède également une technique (je vais conserver son secret) qui fait en sorte de bien nous préparer à recevoir la plante. 

Au fur et à mesure que la nuit avançait, j'ai commencé à ressentir les premiers effets de l'ayahuasca. C’est tout de même assez rapide 25-30 minutes. 

Un voyage intérieur profond

Mon esprit a été catapulté dans un périple mystique. Les visions se sont succédées de manière enivrante : beaucoup de couleurs, de sensations, de textures et c'était comme avoir une multitude de choix qui s'offrait à moi. Si j'avais à donner un exemple, ce serait comme la carte du monde du jeu vidéo de Mario Bros, sauf que je pouvais librement sauter d'un niveau à l'autre sans avoir à en terminer un. Je n’ai pas eu l’impression de perdre le contrôle mais plutôt d’observer ce qui se passait en face de moi. J'ai ressenti une connexion profonde avec la vie et un sentiment d'unité avec tout ce qui m'entourait.

Le chaman a chanté des icaros, des chants sacrés traditionnels, qui ont paisiblement guidé notre voyage à travers des paysages psychédéliques. Je suis passé par plusieurs régions de mon fort intérieur. J’écrirai très probablement un autre article dans les prochaines semaines pour laisser le temps à tout ce que j’ai vécu de bien se déposer en moi. Je me suis retrouvé.e dans de vraies montagnes russes agréables avec une personne cartoonesque à la longue chevelure noire qui m’a invité à grimper dans son wagon rose et jaune. Une minute (aucune notion du temps) plus tard, j’étais dans la cuisine de notre résidence lorsque j’avais 5 ans, un autre instant j’avais des conversations avec des personnes, en pleine conscience de mon moi et en analysant l’impact de mes mots. Bref, c’est une expérience changeante qui bouge à des milliers de kilomètres heures. 

Confrontation et guérison

L'ayahuasca n'est pas seulement un voyage de plaisir ; elle peut également être intense et déstabilisante. J'ai été confronté.e à mes peurs les plus profondes, mes souvenirs enfouis, et mes émotions refoulées. Cependant, au fur et à mesure que j'acceptais ces expériences et que je les laissais circuler à travers moi, j'ai ressenti une libération et une guérison profondes. Il faut garder en tête ici que je fais de la méditation depuis plusieurs années et que je me suis souvent retrouvé.e dans mon endroit méditatif imaginaire, celui que je visite fréquemment lorsque je médite. J’ai donc eu le choix de me rassoir sereinement à mon endroit à moi pour reprendre le contrôle et ne pas aller trop loin dans certains endroits plus difficiles. Je voulais avoir une vision d’ensemble pour bien profiter de ma première fois. J’ai laissé ces endroits à explorer pour une prochaine fois. 

Le participant à ma droite n’a certainement pas vécu la même expérience que moi. Il a eu des périodes intenses de peurs et d’inconfort. En discutant avec lui le matin venu, il nous a confié lors du partage en groupe, que son expérience a tout de même été excessivement bénéfique. 

La leçon de l'ayahuasca

Mon voyage avec l'ayahuasca m'a laissé avec une profonde compréhension de moi-même et du monde qui m'entoure. J'ai appris que la nature est en nous, que l'amour et la compassion sont essentiels, et que la guérison commence par l'acceptation. Lien important ici avec la conversation que nous avons eu avant la séance sur l’acceptation radicale. J’en ressort avec une suggestion de lecture : l’Acceptation Radicale de Tara Brach. Même si j’applique ce concept depuis plusieurs année, j’ai bien hâte de me plonger dans ce livre à mon retour d’Europe. 

Ma première expérience avec l'ayahuasca a été une aventure inoubliable, m'offrant un aperçu fascinant de mon propre esprit et de l'univers. C'était un voyage de découverte, de guérison et de transformation, et il a ouvert la porte à une exploration continue de la conscience et de ma spiritualité. 

Malgré l’anxiété, j’ai pu ressortir de l’expérience avec une nouvelle perspective face à ce que je dois accomplir tout en pardonnant mon passé. Se donner un gros hug de temps en temps, ça fait vraiment du bien. 

Note importante : cette expérience personnelle ne représente en rien un conseil d’ordre médical, de santé ou de tout autre ordre et n’est pas un encouragement à essayer cette pratique. Le but de l’article est de simplement faire connaître l’existence de cette pratique dans le but de la démocratiser. 

Au plaisir, 

Mika