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Anxiété et digestion - Quel est le lien ?

Anxiety & Digestion - What's the Connection?

Je m’appelle Julie Richard (vous pouvez me lire concernant le lien entre le corps et les émotions ici) et je suis ostéopathe DO. Je crois profondément que c’est en se comprenant soi-même que l’on peut le mieux s’aider à aller bien; et ultimement sortir du cercle malsain dans lequel on est pris. 

Nous y voici, dans le cœur de la bête… Dans le cercle vicieux entre l’anxiété et la digestion. Là où la douleur s’entretient, là où la blessure entraîne la blessure et amène l’inflammation avec elle.  

Je vous présente aujourd’hui les résultats de mes recherches, en vous les expliquant le plus clairement possible, en vulgarisant le tout pour que cette lecture en aide plusieurs.

 

Un lien bidirectionnel

Ce sont les recherches en gastroentérologie qui ont démontré le lien entre l’anxiété et les troubles digestifs, et que ce lien fonctionne dans les deux sens. Comme il semble que l’inflammation chronique soit impliquée, parlons-en un peu !  L’inflammation, à la base, c’est une réaction de protection du corps, elle sert à empêcher les envahisseurs de prendre toute la place et à reconstruire les tissus endommagés. C’est une bonne chose. C’est juste que l’inflammation a des aspects qui impliquent l’ensemble du corps et lorsqu’elle devient chronique, on voit des impacts négatifs importants. C’est ce qui se passe ici.

 

Inflammation digestive et santé mentale

Les gens visés par l’étude que j’ai faite avaient un TAG (trouble anxieux généralisé) et des troubles digestifs. L’inflammation avait une implication directe dans leur vie parce que si la paroi de leur tube digestif est endommagée par l’inflammation, elle laisse passer davantage de toxines et d’agents infectieux dans le corps. Ils se retrouvent dans le sang, circulent partout et peuvent amener l’inflammation jusqu’au cerveau.

Dans l’autre sens, une personne affectée par le TAG ne va pas bien. Son cortex peut alors envoyer des messages nerveux et hormonaux qui ne sont pas bien adaptés. Ces messages erronés vont encourager l’inflammation jusque dans le système digestif. 

Le côté dysfonctionnel fonctionne donc dans les deux sens: c’est le cercle vicieux inflammatoire des personnes vivant avec un TAG et un trouble digestif.

 

Recherche expérimentale

En ostéopathie, il est possible de traiter l’espace et les tissus qui entourent le système digestif pour lui redonner un peu de liberté de mouvement. Ça lui permet de recevoir ce dont il a besoin et d’envoyer des messages positifs au reste du corps. Nous avons donc une prise pour aider…

Serait-il possible d’utiliser les techniques ostéopathiques visant la mobilité de l’estomac, de l’intestin grêle et du côlon pour diminuer les symptômes d’anxiété chez les personnes ayant ces deux problèmes ?

Pour le vérifier, j’ai traité 36 adultes ayant des troubles digestifs et des troubles anxieux. La chaîne de traitements a été séparée en trois traitements différents à deux semaines d’intervalle chacun. En tout, les personnes ont été traitées pour la mobilité de l’estomac, de l’intestin grêle, des angles coliques, du mésocôlon transverse, du côlon et du côlon sigmoïde. L’état d’anxiété a été évalué à l’aide de questionnaires juste avant et après ces traitements, ce qui a permis de savoir comment ils ont été efficaces de manière ciblée. 

 

Résultats probants

La différence de score obtenu entre les questionnaires avant et après les traitements a été analysée. Les résultats ont démontré une diminution significative de l’anxiété, et ceci pour les deux questionnaires d’évaluation qui ont été utilisés. Dans les deux cas, le score final a rapproché les participants du seuil où l’on commence à ne plus parler de TAG; la moyenne du groupe est même sortie de la zone anxieuse pour l’un des deux questionnaires. 

J’ai aussi fait une analyse qualitative : le fait de connaitre chez quel genre de personne les traitements ont créé le plus d'amélioration permet de savoir dans quelle population le recommander. L’analyse quantitative a permis de cibler que les personnes ayant le mieux réagi au traitement sont les femmes de 30 ans et plus, n’ayant pas de diagnostic médical relié à leurs troubles digestifs (donc rien n’a été trouvé pour expliquer leurs douleurs).

 

Pourquoi ça fonctionne:  les organes ciblés

Et c’est là que ça devient intéressant de bien comprendre le fonctionnement du traitement. Entre autres parce que les trois organes ciblés pour cette recherche peuvent être en lien direct avec la santé mentale.

D’abord l’estomac. Quand un individu fait une crise d’anxiété, ça augmente sa production d’une hormone - la corticolibérine - par le cerveau, or cette hormone est parfois aussi produite par les cellules gastro-intestinales et elle produit le même effet qu’importe d’où elle vient, c’est-à-dire des nausées ou des vomissements. Le stress psychologique peut même avoir un impact sur la constitution de tissus malsains dans l’estomac, puisqu’il entraîne des changements - systèmes nerveux, moteur, sensitif, sécrétions, fonctions immunitaires - qui changent la paroi digestive. Il a aussi été démontré que les chances de développer des ulcères augmentent de plus en plus avec la sévérité des symptômes de l’anxiété. Enfin, une accumulation de gaz digestifs dans l’estomac - par la fermentation des glucides par exemple - peut exercer une pression sur le cœur et les nerfs du diaphragme, ce qui peut provoquer des vertiges, des palpitations, mais aussi de l’anxiété.

L’intestin grêle maintenant. Débutons par dire que les ulcères duodénaux (donc au début de l’intestin grêle) augmentent eux aussi de plus en plus avec la sévérité des symptômes de l’anxiété. Mentionnons aussi que 90 % de la sérotonine est produite par des cellules qui se trouvent dans la paroi de l’intestin grêle et du côlon, la sérotonine ayant un grand impact sur le bien-être mental. La muqueuse de l’intestin doit être étanche, or le cortisol qui est créé quand une personne vit de l’anxiété vient diminuer la sécrétion de ce qui sert à protéger la muqueuse intestinale contre les toxines et les agents infectieux. Elle devient donc plus fragile et peut créer des réactions immunitaires inadaptées - comme la colite ulcéreuse par exemple -.

Le côlon enfin. L’inflammation abdominale augmente exagérément l’information des neurones qui partent du côlon, le cerveau reçoit alors des messages trop nombreux et exagérés, ce qui peut se traduire en inconfort abdominal et en comportements anxieux ou dépressifs. Le côlon doit travailler tranquillement pour réabsorber les liquides qui sont constitués d’eau, d’électrolytes et des vitamines produites par le microbiote. Quand la peur apparaît, le cerveau peut perturber le rythme du côlon, qui n’a plus assez de temps pour faire son travail. Petite parenthèse sur le microbiote : nous savons aussi que les différents types de populations qui constituent le microbiote changent constamment dans leur pourcentage et que cela est influencé par leur environnement intestinal. Un traitement manuel du côlon pourrait donc éventuellement changer l’équilibre des populations microbiologiques. C’est un élément clé si c’est le cas, parce que le microbiote peut influencer le développement neurologique, la chimie et la plasticité du cerveau, la perception de la douleur et la manière dont le système répond au stress. 

 

Pourquoi ça fonctionne : les symptômes ayant diminués

J’ai aussi analysé les réponses des questionnaires concernant les symptômes, ceux qui sont ressortis davantage (qui ont diminués d’au moins deux points) nous permettent de mieux comprendre ce qui s’est passé pendant les traitements d’ostéopathie.

Incapacité de se détendre a diminué chez 50 % des participants. Crainte que le pire ne survienne, chez 44 % des participants. La baisse de ces deux symptômes est directement reliée à la santé mentale. Elle confirme l’interrelation entre les deux systèmes et que les traitements ostéopathiques ont aidé. Il faut comprendre que les messages arrivant par le système nerveux du système digestif arrivent dans le cerveau dans des zones précises. Elles sont connues en neuroscience pour être responsable de la perception du « moi », la gestion des sentiments, la moralité et la peur. C’est donc la manière dont le système digestif s’exprime au cerveau pour dire qu’il ne va pas bien. 

Battements cardiaques marqués ou rapides, a diminué chez 59 % des cas très concluants, mais ne ressortait pas autant dans le groupe dans son ensemble, et même dans aucun des cas non concluants. La baisse de ce symptôme est donc une particularité des gens pour qui les traitements d’ostéopathie ont eu un effet. Quand il y a un stress, le système nerveux active le système nerveux orthosympathique - servant à fuir ou combattre -, ce qui accélère le débit cardiaque, ce qui augmente la pression artérielle. Puis les hormones de stress rendent les vaisseaux sanguins plus sensibles aux hormones qui causent la vasoconstriction (serre les vaisseaux), ce qui augmente la pression. Avec les traitements d’ostéopathie, le corps a donc retrouvé sa capacité retourner à la normale après une situation stressante, au lieu de rester pris en mode « urgence  ».

Étourdissement ou vertiges, désorientation a diminué pour 36 % des participants. Les traitements ostéopathiques, en diminuant les tensions dans l’abdomen, ont pu libérer l’environnement du nerf vague qui fait le lien direct entre le cerveau et le système digestif. L’hypersensibilité du nerf vague amène les signes d’un début de malaise vagal, incluant des vertiges, cela a donc diminué par les traitements.

Respiration difficile a diminué chez 33 % des participants. Les techniques utilisées ont visé des attaches entre les organes et le diaphragme. En augmentant la mobilité du diaphragme, on amène une meilleure respiration et une meilleure gestion des pressions entre l’abdomen et le thorax. En plus, les traitements ont pu avoir un impact sur le système nerveux autonome - stress vs repos -  qui gère aussi le rythme respiratoire.

 

Importance de s’occuper du corps dans son entièreté

Une recherche bien faite sert à isoler une seule variable : tous ces effets sont apparus uniquement en améliorant la mobilité de l’estomac, de l’intestin grêle et du côlon. Or chaque personne est différente ! Et l’ostéopathie peut faire bien plus pour aider à diminuer les symptômes du TAG. Mais ce qui ressort de cette recherche, c’est que l’on ne peut pas ignorer un système digestif qui souffre quand quelqu’un a un TAG. Le système de santé a tendance à les prendre en charge comme deux problèmes distincts, mais les deux problèmes sont en lien, les deux s’entretiennent… Alors imaginez l’impact d’un traitement personnalisé pour aider les gens vivant avec un TAG, incluant aussi le système digestif quand il le faut. C’est la beauté de mon travail, tous les jours…

Merci de partager ce texte à ceux que vous connaissez qui ont un TAG et des troubles digestifs. Pour l’information complète, les références et la bibliographie, vous pouvez vous référer à la recherche complète disponible gratuitement ici : *** https://www.julierichardosteo.com/a-propos/ ***. 

 

Au plaisir de vous aider !

Julie Richard, ostéopathe DO

https://www.julierichardosteo.com/

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Notre collaboratrice Julie Richard

Julie Richard est ostéopathe DO. Son mémoire de recherche portait sur le lien entre la santé mentale et le système digestif. Elle a observé comment le corps et l'esprit interagissent. Comment la personne se sent, comment elle perçoit sa douleur... Elle suggère d'utiliser cette interaction pour soutenir l'amélioration de la santé et du bien-être de la personne.

Elle traite l'ostéopathie générale et globale, mais se spécialise en santé mentale, en santé digestive et en soins palliatifs. Elle détient des diplômes en somathérapie, fasciologie, tissus profonds, thérapie crânienne et ostéopathie.

Julie Richard vous propose une approche ostéopathique très particulière, cohérente avec ses valeurs d'empowerment. Elle est également psychosociologue et a mis à profit ses habiletés d'intervention sur le terrain, en coordination d'équipe, en consultation et en santé publique. Elle intègre maintenant ses connaissances et son expérience de l'intervention psychosociale dans son travail d'ostéopathie.

Vous pouvez facilement la joindre via son site web https://www.julierichardosteo.com/ ou 514-812-3822.